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Yann Le Berre aka Yann L’Outsider est né en 1984. Il s’est initié dès l’âge de 17 ans au graffiti et, porté par l’adrénaline libératrice d’une création instinctuelle aux marges de la légalité, il a développé sa pratique de l’art urbain en investissant des lieux abandonnés à leur sort pour y inscrire et affirmer son identité artistique. En parallèle, il intègre l’École Boulle pour une formation en ébénisterie. Un artisanat d’excellence soumis aux exigences minutieuses et codifiées visant la perfection de la réalisation, en contrepoint de l’expression artistique fulgurante du graffiti.

Yann L’Outsider qui se présente comme « urbain par accident » vit aujourd’hui sur ses terres familiales de Bretagne, sources d’inspiration permanente qui ne sont sans doute pas étrangères à son évolution vers la toile et le travail en atelier. L’artiste a orienté sa recherche esthétique vers l’abstraction, abandonnant progressivement la couleur.

Il explore notamment deux dimensions que sont pour lui l’abstraction typographique à travers des compositions formelles autour de la lettre – une esthétique nourrie de l’ADN du graffeur – et l’abstraction métaphysique inspirée de l’observation des mouvements cosmiques et de la dynamique des éléments dont il cherche à retranscrire la cinétique dans les lignes et les jeux vertigineux de clairs-obscurs. Plus récemment, Yann L’Outsider a abordé en atelier une dimension figurative venue de la proximité observée entre la danse et la gestuelle chorégraphique du graffiti, représentée dans des formes stylisées.

Yann L’Outsider a installé son atelier à Pont-Aven, dans d’anciens bâtiments agricoles transformés en espace de création et d’expérimentations artistiques. Pour autant il n’a jamais rompu avec l’intervention en espace public. Régulièrement sollicité par des collectifs et institutions, il poursuit ses réalisations en France et à l’international, investissant la dimension monumentale dans des conditions proches de l’esprit des origines de sa pratique. Sur toile, l’artiste s’attache précisément à concilier dans un même mouvement la spontanéité intranquille de l’art urbain et le cours plus introspectif de la recherche en atelier. Cette dualité est le ressort d’une tension créatrice qui déploie une œuvre singulière, fascinante, aux effets insondables et mystérieux.